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Abstract Le roman de Sylvie BRUNEL, Frontières, offre un regard sur l’arrière-cuisine de l’action humanitaire. À la lumière de sa longue expérience dans l’univers caritatif, elle concentre tous les tares de ce monde dans une oeuvre destinée au grand public. Notre but est d’étudier l’humanitaire à travers Frontières, tout en comparant ce que raconte l’auteur avec des événements et des faits politiques, historiques et sociales. La présente étude se compose de deux parties. La première partie intitulée « L’humanitaire, utopie de solidarité ou les enjeux humanitaires dans Frontières » est destinée à l’analyse du fond de l’oeuvre. Elle se propose d’étudier profondément tous les problèmes de l’action humanitaire présentés à travers l’oeuvre de BRUNEL. Elle comporte trois chapitres. Le premier chapitre « Géopolitique de l’humanitaire » vise à analyser les enjeux géopolitiques qui transforment l’humanitaire en outil de conflit et d’intérêts politiques. Il étudie l’action humanitaire de l’Etat, et les motifs pour lesquelles les gouvernements financent les organisations humanitaires surtout les ONG. Il analyse également l’instrumentalisation de l’aide humanitaire et la position que doivent prendre les acteurs humanitaires pour faire face à cette instrumentalisation sans scrupule. Le deuxième chapitre, intitulé « Le duo médias-humanitaire », est consacré à l’étude de la relation problématique entre les médias et le monde humanitaire. Il jette la lumière sur l’histoire de cette relation et expose les diverses techniques employées par les ONG pour médiatiser leurs programmes humanitaires. Il étudie l’influence de ces techniques sur l’image que font les occidentaux des bénéficiaires. D’autre part, il montre le rôle que peut jouer l’improvisation médiatique dans l’aggravation d’une crise humanitaire, et analyse les critères selon lesquelles les médias et les ONG jugent une crise digne de médiatisation. Le troisième chapitre, intitulé « Les ONG humanitaires et leurs dérives », se propose d’étudier le système de fonctionnement des ONG humanitaires et expose les causes de disfonctionnement et des dérives de ces organisations. Il jette, de même, la lumière sur les volontaires de terrain et la vie qu’ils mènent lors de leur mission. La deuxième partie, « L’humanitaire et sa forme romanesque », s’occupe à la structure romanesque de Frontières, et comment l’humanitaire a été présenté sous une forme fictive. Cette partie comprend également trois chapitres. Le premier, « Le narrateur », se propose d’étudier le rôle du narrateur, ses fonctions et la relation qu’il entretient avec son récit. Nous avons essayé à travers ce chapitre de montrer comment Sylvie BRUNEL a pu transmette son message à travers un narrateur porteparole. Le deuxième, « Les personnages », a pour objectif d’analyser les caractéristiques des volontaires de terrain, des chefs de guerre et des responsables des ONG tel qu’ils sont présentés par Sylvie BRUNEL. Pour le faire, nous avons étudié les portraits identitaire, physique et moral des personnages de Frontières. À travers leur action, nous avons analysé la lutte de pouvoir et d’intérêt qui caractérise l’univers humanitaire. Le troisième chapitre, « L’humanitaire et le paratexte, l’incipit, la clôture et l’espace dans Frontières », est divisé en deux parties. La première analyse les frontières du récit de ce roman à travers trois notions, le paratexte, l’incipit et la clôture. Quant à la deuxième partie, se propose d’analyser l’espace dans Frontières. Au bout de l’élaboration de cette recherche, nous sommes arrivé à conclure que l’humanitaire, comme le présente Sylvie BRUNEL à travers Frontières, passe par de fortes mutations. Loin des idées conçues, l’action humanitaire affronte de nombreux défis qui risquent de compromettre son efficacité et de ternir son image. Pour sauver cette grande idée, et cette action indispensable dans un monde sévi par la misère, il faut sensibiliser et mobiliser l’opinion publique, car cette force vive et incontournable peut exercer une influence considérable sur l’ensemble du dispositif humanitaire ; c’est là que vient le rôle des médias honnêtes et véridiques et des oeuvres comme Frontières. |