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Abstract Dès l’an 2001 et jusqu’à aujourd’hui, le monde considère les attentats du 11 Septembre comme un des plus grands actes terroristes accomplis contre l’humanité. Le 11 Septembre qui a marqué le début du troisième millénaire est la date la plus importante depuis la deuxième guerre mondiale. Elle a imprégné le vingt et unième siècle, déjà naissant, de sévères mutations qui ont changé le visage du monde. La destruction spectaculaire des deux tours de New York a touché à l’orgueil du géant américain et a frayé la voie à des pratiques qui ont basculé les structures de l’ordre mondial. Les Etats Unis, sous prétexte de lutter contre le terrorisme international, ont lancé une intervention militaire extensive en Afghanistan, puis en Irak qui a causé la complète destruction de ces deux pays et la mort des milliers de citoyens. Prétendant poursuivre les réseaux terroristes, ils ont effectué pendant des mois, des opérations militaires qui rappellent les croisades des ères médiévales et qui avaient pour conséquence la démolition totale des territoires arabes et musulmans. Parallèlement, les autorités américaines se sont données la liberté d’infliger des abus atroces aux droits de l’homme : les scandales des tortures physiques et morales exercées sur des milliers de personnes à Guantanamo et à Abou Ghrib se propagent pour hanter la conscience internationale. La réalité incontestable de cette tragédie est le fait que l’Islam est devenu le sujet le plus controversé dans le monde. Des condamnations émergent dans tout l’Occident anticipant l’imminent danger de l’Islamisme. Les médias occidentaux, pour jouer leur rôle, ont déclenché un langage de colère contre les musulmans dont la religion est accusée d’animer la haine et l’extermination de l’Autre. Des expressions comme «islamiste» «extrémiste», « terroriste islamique», «Jihad», «intégriste» «islam militant» et «radicalisme» trouvent leur place dans les actualités occidentales quotidiennes qui lient toujours l’Islam à toute forme de violence. Les événements du 11 Septembre sont devenus de la sorte le mobile d’une vogue islamophobe universelle qui demandait de battre en brèche le « radicalisme islamiste». Les musulmans vivants en Occident sont vus comme une partie du complot et sont devenus les victimes des centaines d’agressions verbales et physiques, dont certaines étaient meurtrières. Après les attentats, l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes (réseau RAXEN) a publié un rapport qui montre la croissance inquiétante des actes islamophobes dans l’ensemble des quinze États de l’Union européenne « Dans tous les pays, une islamophobie latente a mis à profit les circonstances présentes pour émerger, se concrétisant sous la forme d’actes d’agression physique et d’insultes verbales. Ces épisodes et d’autres signes [...] semblent indiquer que le fossé est encore considérable entre les minorités et la population dans son ensemble ». (Raxen, 2001, 20 novembre). Selon Vincent Geisser1 « Le phénomène a pris une ampleur telle que la Commission 1Vincent Geisser : chargé de recherche au CNRS à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM), Aix-en-Provence. Il a rédigé un ouvrage intitulé « La Nouvelle Islamophobie » (La Découverte, 2003) dans lequel il considère que la nouvelle vogue de l’islamophobie en France constitue une forme de racisme antimusulman. européenne a décidé d’organiser, en février 2003, une table ronde portant précisément sur le thème de l’islamophobie » (Geisser, 2005, para 7) En France, le 11 Septembre est devenu le motif qui a incité l’élite culturelle de la société (journalistes, politiciens, écrivains, experts…) à mener une campagne contre l’Islam et les musulmans, une campagne qui a pris comme slogan la liberté de la critique. Des emblèmes retentissants de type « nationalisme, patriotisme et pureté de la république » ont permis à ces intellectuels de faire des amalgames entre Islam et extrémisme, immigration et problèmes dans les banlieues, communautarisme et insécurité. Une relation concomitante se montrait relation logique entre l’insécurité dans la société française et les immigrés musulmans dont les comportements dits « islamistes » menacent la paix et la sérénité du pays. Mais, serait-il exact de dire que le 11 Septembre était vraiment le déclencheur d’une attitude islamophobe occidentale envers les arabes et les musulmans ? Cette question se montre pertinente vu que « la plupart des sondages en Europe montrent que le 11 septembre n’a pas vraiment changé l’avis des populations occidentales envers les musulmans » (Cesari, 2001, para 21). Des enquêtes faites sur ce sujet après la date du 11 Septembre montrent qu’en Occident l’image de l’Islam était déjà négative bien auparavant et elle l’est restée. Tout particulièrement, aux Etats-Unis la haine envers les arabes et les musulmans n’était pas un phénomène récent mais elle remontait, plutôt, aux années soixante. Comment peut-on alors interpréter la présence de ce phénomène ? Avant de chercher une réponse à cette question, nous devons d’abord préciser l’exacte définition du terme « Islamophobie ». La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme2 a défini l’islamophobie comme étant une «peur qui empêche le contact, l’échange et le dialogue, et qui fait de son sujet, le musulman, le bouc émissaire, porteur de tous les maux de la société et du monde, et de l’Islam le fossoyeur de la raison. » (Toupictionnaire, n.d.). Vincent Geisser (2005) note que le terme « islamophobie » existait déjà dans la langue française au début du siècle dernier. Il confirme que l’auteur orientaliste Étienne Dinet l’a employé plus d’une fois dans son ouvrage L’Orient vu de l’Occident (1921)3. En fait, la relation entre Orient et Occident était toujours une relation embrouillée inscrite dans le cadre d’un malentendu dû à un choc de civilisations. Nous pouvons, aisément, repérer dans l’histoire de l’Europe une attitude continuelle de méfiance à l’égard du monde musulman à cause des contextes culturels, idéologiques ou politiques qui varient d’une époque à l’autre 2 La Commission nationale consultative des droits de l’homme est une institution nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme. Elle assure, auprès du Gouvernement, un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques (fr.wikipedia.org/.../Commission_nationale_consu). 3 « Nous prions nos coreligionnaires de nous excuser d’avoir reproduit de pareilles élucubrations ; il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant » Étienne Dinet, Sliman Ben Ibrahim, L’Orient vu de l’Occident, Paris, H. Piazza et P. Geuthner éditeurs, 1921, p.26 » (Geisser, 2005, para 10)mais qui continuent à engendrer un état durable de rejet et de distanciation envers les musulmans. L’Occident a toujours perçu l’Islam comme une feinte religion survenant de l’Orient et « radicalement opposée à ses valeurs judéo-chrétiennes » (Cesari, 2001, para 1). Elle symbolisait, dans l’ère médiévale, tout ce qui est antichristianisme. Par suite, une relation de rivalité avec cette religion est créée dès le début, se cristallisant d’une façon essentielle dans une sombre histoire de confrontations sanglantes (Croisades/Djihad). Ensuite, depuis le XIXe siècle qui a annoncé les mouvements coloniaux, la suprématie militaire et culturelle de l’Occident était à l’origine d’un sentiment persistant de supériorité envers le monde arabo-musulman. Et comme notre étude porte sur l’image de l’arabomusulman dans l’écriture romanesque en France, il était nécessaire, dès le début, de mettre en considération la particularité du cas «français », car parmi les pays de l’Europe, la France a, en ce qui concerne l’Islam, une position singulière. Il y réside la plus grande communauté musulmane en Europe. L’Islam est la seconde religion dans l’état français après le catholicisme4. La relation contemporaine de la France avec l’Islam est assez ancienne. Elle remonte au XIXe siècle, avec la conquête de l’Algérie, puis la colonisation d’une grande partie 4Selon des articles publiés dans Le Point.fr (www.lepoint.fr/.../entre-5-et-6-millionsde- musulmans-en-france-28-06-2010-471071_20.php) et Le Figaro (www.lefigaro.fr /.../97001- 20100628FILWWW00407-5-a-6m-de-musulmans-en-france.php) en 28 juin 2010 et intitulés « Entre 5 et 6 millions de musulmans en France » et « 5 à 6 M de musulmans en France » « Le ministère de l’Intérieur chargé des cultes a indiqué en 2010 qu’il y a entre 5 et 6 millions de musulmans en France, soit environ 9% de la population».de l’Afrique, et de la Syrie-Liban. Avec la première guerre mondiale, un flux de main-d’oeuvre est rapporté de ces pays colonisés pour former, petit à petit, une communauté de travailleurs musulmans qui s’est installée, définitivement en France. Le nombre de cette communauté a largement augmenté avec l’arrivée d’une grande partie d’Algériens pro-français qui se sont refugiés dans l’Hexagone après sa défaite dans la guerre d’Algérie. Digne de mentionner que la défaite de la France dans la guerre d’Algérie a causé une fracture de dignité dans le sentiment du nationalisme français. Cette fracture s’est trouvée ravivée par l’immigration d’une partie de ces peuples considérés par le grand lot des Français comme des anciens colonisés. Ces allochtones sont, graduellement, devenus eux et leurs enfants des citoyens français qui proclament leur droit de vivre. Un face à face culturel est créé, alors, entre une communauté musulmane qui essaye de conserver ses rites et ses coutumes et qui revendique la liberté de pratiquer les cultes de sa religion et une population française xénophobe et généralement hostile à l’Islam à cause d’un long héritage colonial et d’une guerre expansionniste qui a duré plus d’un siècle. Les événements du 11 septembre ont placé l’Islam sur le devant de la scène politique et médiatique en France. Les musulmans de la France qui souffraient déjà du rejet de leur origine arabe, se trouvaient ainsi, diabolisés à cause de leur ‘‘religion djihadiste’’ qui les invitait à s’attaquer contre l’Occident athée et à militer pour l’établissement de la «Umma » islamique. La France qui gardait encore sa tradition impérialiste et qui essayait de conserver sa cohésion patriotique et ses principes laïques est engagée dans une crise culturelle avec l’Autre qu’elle n’arrive pas à traiter sur le même pied d’égalité de peur d’une altération identitaire dans la société. Il était nécessaire, alors, dans notre étude, de mettre en considération cette perspective post-colonialiste qui continue à être le déterminant essentiel de la relation de ce pays avec l’Islam et les musulmans De nos jours, l’Occident, entre autre la France, face à toutes ces mutations mondiales ne peut que tenir les arabes et les musulmans dans ce même cadre stéréotypé du dangereux ennemi. Et pour la tranquillité de sa conscience, il se plie sur les fondements de sa civilisation à la recherche d’une justification qui rend toutes ses tentatives d’agression envers les arabes et les musulmans un acte légitime voire nécessaire pour la préservation de la civilisation et du progrès humains Bref, sous une vue plus générale, nous devons dire que les attaques du 11 Septembre n’ont pas vraiment créé une attitude d’islamophobie occidentale. Mais, il est certes que cet événement qui s’insère comme un épisode dans la longue série de heurts entre Orient et Occident a envenimé, plus que jamais, la relation entre ces deux mondes. D’où l’importance de l’étude du point de vue occidental à l’égard de l’Autre arabo-musulman après la date du 11 Septembre. Comment le 11 Septembre a-t-il contribué à accentuer cette attitude généralement préjudiciable envers les musulmans et leur religion? Comment ces attaques terroristes dont les vrais condamnés sont encore sujet de recherches extensives, étaient-elles un argument pour prouver juste une théorie qui existait, longtemps auparavant : les arabes sont des terroristes ? Jusqu’à quel point le 11 Septembre était-il la cristallisation d’un malentendu entre deux civilisations dont les fanatiques dans les deux côtés véhiculent l’idée que la présence de l’Autre menace leur propre existence ? Dans le but de répondre à ces questions, nous avons étudié le mouvement littéraire qui a suivi cette date. Nous avons remarqué qu’après le 11 Septembre, une abondante production littéraire (des romans, des autobiographies, des ouvrages analytiques, des bandes dessinées, des caricatures, ou même des productions cinématographiques…etc.) a abordé le sujet de l’Islam. La plupart de ces travaux offrent une image négative du personnage arabo-musulman. Et pour pouvoir approfondir notre investigation, nous avons choisi de limiter notre champ de recherche à l’écriture romanesque de l’après la date du 11 Septembre 2001. Nous avons sélectionné comme corpus trois romans apparus à des dates différentes ce qui nous a permis d’étudier l’évolution du phénomène à travers le temps. Les trois romans de notre corpus5 sont : Tuez-les tous de Salim Bachi (2006) Petit frère d’Eric Zemmour (2007) Fuck you New York de Kamel Hajaji (2009) 5 Le résumé de chaque roman et quelques notions sur chaque auteur sont offerts dans l’annexe.Notre thèse intitulée « La dialectique de la haine et de l’acceptation de l’autre dans l’écriture romanesque en France de l’après 11 septembre 2001 » est une tentative en vue de concevoir les aspects de l’image de l’arabo-musulman après les explosions du « Mardi Noir ». Et avant de passer à la dernière partie de l’introduction qui est une présentation de la répartition de notre thèse, il se montre nécessaire de préciser ce que signifie, pour nous, l’expression «dialectique» La dialectique est l’« ensemble des moyens mis en oeuvre dans la discussion en vue de démonter, réfuter, emporter la conviction » (Petit Robert, 1988). Selon la définition publiée sur wikipédia « la dialectique6 (également méthode ou art dialectique) est une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et d’interprétation qui occupe depuis l’Antiquité une place importante dans les philosophies occidentales et orientales (…) elle s’enracine dans la pratique ordinaire du dialogue entre deux interlocuteurs ayant des idées différentes et cherchant à se convaincre mutuellement (…) Plus généralement, elle désigne un mouvement de la pensée, qui se produit de manière discontinue, par l’opposition, la confrontation ou la multiplicité de ce qui est en mouvement, et qui permet d’atteindre un terme supérieur, comme une définition ou une vérité”. (La dialectique, wikipédia n.d.) Donc la dialectique est l’art de convaincre à travers la discussion. Nous avons noté à la suite de nos premières lectures 6 « Le mot « dialectique » trouve son origine dans le monde grec antique (le mot vient du grec dialegesthai : « converser », et dialegein : « trier, distinguer », legein signifiant « parler »). Elle aurait été inventée par le penseur présocratique Zénon d’Elée, mais c’est surtout son emploi systématique dans les dialogues de Platon qui a popularisé l’usage du terme » (La dialectique, wikipédia, n.d.) Introduction 10 que le sujet des trois romans de notre corpus, vu son dynamisme et son aptitude à créer des controverses, a imposé à chacun des trois auteurs une approche dialectique, durant laquelle ils ont entamé avec leur lecteur, un discours polémique qui unit plus d’un point de vue contradictoires. Chacun d’eux a, alors, mis au profit ses techniques stylistiques, narratives et langagières pour créer des récits et des personnages capables non seulement d’étaler son point de vue mais aussi de convaincre tout lecteur de sa justesse. Et puisque la dialectique est « méthode de discussion ; art de raisonner avec justesse » (Encyclopédie anarchiste de Sébastien faure, n.d.), nous avons considéré le discours narratif présenté par les trois auteurs dans leurs ouvrages une approche dialectique visant à parvenir à la totale persuasion des lecteurs. Notre thèse se divise en trois parties, auxquelles nous avons ajouté un chapitre préliminaire consacré à l’étude de l’horizon d’attente des trois romans. En fait, parler d’horizon d’attente signifie le renvoi aux théories de la réception de Hans Robert Jauss, détaillées dans son ouvrage Esthétique de la réception (1978). Jauss a cherché le côté subjectif dans la réception en étant une expérience esthétique. Essayant d’accorder au récepteur un rôle plus interactif dans le processus de la réception, il a prouvé que le contact entre le récepteur et l’oeuvre artistique dépend de différents facteurs individuels ou collectifs qui l’inscrivent dans un certain contexte. Pendant la lecture, le lecteur actualise quelques outils qui sont : son expérience individuelle, sa connaissance de l’actualité sociale et politique, son arrière-plan historique et culturel. Cette actualisation a pour but d’aider le récepteur à pouvoir déterminer le degré de conformité entre la création littéraire qu’il expérimente pour la première fois et ses attentes personnelles acquises à travers le temps. Ainsi, en prenant en appui les théories de Jauss, avons-nous essayé de récupérer l’horizon d’attente synchronique avec l’apparition des trois romans de notre corpus à travers une présentation sélective des émissions télévisées, des ouvrages ou d’opinions publiques qui ont accompagnés ou qui ont suivi les explosions du 11 Septembre. Nous avons choisi de consacrer la première partie de notre étude à l’analyse du « Paratexte » dans les trois romans de notre corpus. Et nous avons basé notre analyse sur les théories de Gérard Genette qui a présenté dans son ouvrage Seuils (1987) une étude assez complète de cette notion. Cette partie est divisée en deux chapitres. Le premier chapitre est baptisé « Epitexte ». Il étudie les réactions des critiques et les commentaires de lecteurs apparus dans des articles de journaux ou en ligne. Il présente également quelques émissions télévisées portant sur les romans, les interviews et les entretiens avec les auteurs. Le deuxième chapitre le « Péritexte » est une analyse de quelques éléments qui, selon Genette, constituent et déterminent la forme de chaque livre. Les facteurs que nous avons étudiés dans ce chapitre sont : la couverture, la quatrième de couverture, le titre, l’épigraphe et la dédicace.La deuxième partie de notre thèse est consacrée à l’étude de l’intertextualité dans les trois romans. L’intertextualité étudie la relation d’intégration et d’acquisition que tout texte entretient avec un ou plusieurs autres textes contemporains ou antérieurs. Il parvient, ainsi, selon ce processus, à créer un discours continuel avec d’autres productions littéraires en absorbant leurs traces ce qui mène à élargir son ampleur et à enrichir ses significations. Nous avons inspiré notre analyse des travaux des grands théoriciens dans ce domaine comme Julia Kristeva, Roland Barthes, Gérard Genette, Michaël Riffatterre, Laurent Jenny, Antoine Compagnon et d’autres travaux plus récents comme ceux d’Anne-Claire Gignoux, Nathalie Piégay-Gros et Tiphaine Samoyault. Mais, ce sont tout particulièrement les conseils de Barthes et de Riffatterre de donner plus d’importance à l’interprétation du lecteur qui nous ont encouragée à baser notre analyse dans cette partie sur une vision plus ou moins personnelle. Cette deuxième partie se divise elle aussi en deux chapitres. Le premier chapitre est une étude analytique des citations coraniques dans les deux romans Tuez-les tous et Petit Frère. Notons que le troisième roman du corpus Fuck you New York ne contient aucune citation coranique ce qui a imposé son exclusion. Pourquoi les auteurs des deux romans Tuez-les tous et Petit Frère ont-ils choisi d’insérer des versets coraniques dans leurs textes ? Et quels sont leurs motifs à choisir des versets particuliers et à écarter d’autres ? Nous avons essayé à travers notre analyse de répondre à ces questions. Le deuxième chapitre est une étude sélective de quelques aspects de deux autres phénomènes intertextuels, à savoir : l’Allusion et la Référence. Dans ce chapitre notre intérêt était de découvrir comment chacun des trois auteurs en étude a pu actualiser l’usage de ces deux techniques intertextuelles de sorte à servir son point de vue. La troisième partie de notre thèse s’intéresse au roman lui-même. Elle offre une analyse des techniques romanesques des trois romans. En fait, le roman est tout un monde, mais qui appartient à l’imagination. Il présente comme réels des personnages en exposant leurs physionomies, leurs histoires et leurs psychologies. Il nous donne l’occasion de partager leurs souffrances ainsi que leur bonheur. Il nous dévoile leurs secrets et nous annonce leurs sorts. Mais un roman n’est pas uniquement le résultat d’une inspiration qui doit son existence à la seule imagination de son créateur. Les théoriciens ont prouvé qu’un roman est un ensemble d’opérations qui s’enchevêtrent les unes avec les autres pour créer une entité cohérente, harmonieuse et capable de transmettre un message. Ces opérations fonctionnent selon des règles qui se généralisent d’un travail à un autre. C’est la mission de l’approche narratologique de rendre ces opérations détectables et descriptibles. La narratologie est donc la science capable de nous dire comment l’histoire d’un roman est racontée et comment progressent ses épisodes. Elle s’intéresse non pas aux événements eux-mêmes, mais plutôt à la façon dont ils sont présentés pour transmettre un certain message au lecteur. Son point d’attaque principal est le récit en étant le mode de représentation verbale de l’histoire. Elle essaye d’étudier ses formes et de préciser sa relation avec les deux autres éléments constitutifs de la production romanesque et qui sont l’histoire et la narration. La troisième partie de notre thèse est une étude narratologique des trois romans. Les théories de Gérard Genette précisées dans ses deux ouvrages « Figures III » (1972) et « Nouveau discours du récit » (1983) sont le pilier essentiel de notre analyse dans cette partie. Elle est divisée en trois chapitres. Le premier chapitre porte sur deux points essentiels : les perspectives narratives qui répondent à la question selon quelle perspective le roman est narré et les fonctions du narrateur qui étudient le degré d’implication du narrateur dans son texte à travers la récupération de ses interventions idéologiques, modalisantes ou autres. Le deuxième chapitre se focalise sur l’étude du temps de la narration. Il se divise en quatre points : le moment de la narration, la vitesse de la narration, la fréquence narrative et l’ordre narratif. Le troisième chapitre est une analyse du personnage arabo-musulman présenté par chaque narrateur dans son roman. Découvrir comment chacun des trois auteurs a dessiné le personnage arabo-musulman dans son texte et quels sont ses motifs et ses outils à créer ce personnage répondra à la grande question que nous posons à travers notre thèse et qui est : comment l’Occident présente l’Autre dans sa production romanesque, après les événements du 11 Septembre 2001. |