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Abstract À l’Antiquité grecque et romaine, le mythe était la terre fertile pour aborder l’actualité politique et sociale de cette époque-là. Les dramaturges grecs, dont Euripide, Sophocle et Eschyle étaient les représentants par excellence, abordaient dans leurs oeuvres des histoires et des événements qui racontent une certaine partie de la vie actuelle des êtres humains à l’époque où ils vivaient. En plus, il faut admettre que le mythe garde de siècle en siècle sa fonction d’exprimer les soucis et les problèmes de l’être humain. Pour cela, nous pouvons dire que les trois dramaturges (Giraudoux, Sartre et Anouilh) n’ont pas fait une invention en utilisant le mythe comme cadre pour aborder l’actualité sociale et politique afin d’exprimer les soucis qu’affronte l’être humain en général et le citoyen français en particulier à la première moitié du siècle passé, une époque qui a assisté aux malheurs de deux guerres mondiales dont l’effet était si horrible sur l’humanité entière. De la première moitié du XX e siècle (la période de l’entredeux- guerres et celle de l’Occupation), nous pouvons dégager l’évolution et l’importance de cette période sur la scène française. Les écrivains au XX e siècle moulent les mythes dans des formes qu’ils utilisent à leur guise : Giraudoux donne libre cours au Destin dans son théâtre en général et dans La Guerre de Troie Conclusion et Electre en particulier ; tandis que Sartre glisse délibérément dans Les Mouches une idéologie moderne qui tend donner à la liberté de l’homme le privilège contre un destin qu’il décrit pâle et vieilli. Ce philosophe y a exprimé ses idées philosophiques en partant de la liberté absolue de l’être humain au sens large du mot pour parler d’une autre liberté dont le citoyen français avait besoin sous l’Occupation. Or, le texte ancien est devenu pour Giraudoux, Sartre et Anouilh un subterfuge pour glisser leur idéologie prenant en considération de garder certaines situations et quelques personnages archétypiques. D’ailleurs, si Sartre donne à sa pièce la forme du mythe antique, c’est qu’il a réussi à représenter Les Mouches dans une France occupée avec une censure très difficile. C’est une nouvelle exploitation de la mythologie pour transmettre un discours transparent au public et un message codé sur l’actualité. Avec Les Mouches, Sartre paraît être l’un des écrivains majeurs de la Résistance. Nous avons jugé –comme beaucoup de critiques – d’une grande importance d’analyser l’Antigone d’Anouilh après les trois autres pièces, parce que cette pièce était le miroir qui reflète à la fois le talent de son auteur et les problèmes significatifs de la condition humaine. En d’autres termes, dans ce travail, nous avons remarqué comment Anouilh l’a chargée des angoisses de l’homme moderne envers les conflits de sa propre liberté. Conclusion Nous avons bien remarqué qu’il ne s’agit pas chez les trois dramaturges d’une simple traduction même pas des pièces anciennes ou d’adaptations qui étaient à la mode, mais ce sont surtout des oeuvres dramatiques qui portent l’originalité des trois dramaturges sans nier l’influence des mythes grecs. Nous pouvons aussi rajouter que le théâtre de nos trois dramaturges avait eu beaucoup plus d’originalité en représentant ces pièces à sujets mythiques. Ce qu’on a noté tout au cours de cette étude, c’est que Giraudoux, Sartre et Anouilh ont rajeuni et renouvelé des mythes antiques chacun pour ses fins et à sa manière. Tout en suivant le modèle antique, ils l’ont transformé et ils lui ont donné un autre esprit. Autrement-dit, ces dramaturges ont exprimé ces mythes antiques par des anachronismes de l’actualité sociopolitique de la première moitié du XX e siècle. En fin de compte, on peut dire que les anachronismes ouvrent l’univers tragique chez Giraudoux, Sartre et Anouilh sur un renouvellement de la forme classique. Cette réutilisation des mythes pour parler des problèmes de l’actualité socio-politique a donné de nouvelles formes qui assurent l’originalité et le succès des trois dramaturges. |